Il est des nuits où je m'absente
discrètement, secrètement
Mon image seule est présente
Elle a mon front, mes vêtements
Vois ce sosie dans cette glace
C'est mon double de cinéma 
A ce reflet qui me remplace 
Tu jurerais que je suis là
Mais je survole en deltaplane
Les sommets bleus des Pyrénées
En Andorre la Catalane
Je laisse aller ma destinée
Je foule au pied un champ de seigle
Ou bien peut être un champ de blé
Dans les airs, j'ai croisé des aigles
Et je croyais leur ressembler
Le vent d'été parfois entraine
Trop loin c'est un risque à courir
Dans le tumulte des arènes
Je suis tout ce qui doit mourir
Je suis la pauvre haridelle
Au ventre ouvert par un taureau
Je suis le taureau qui chancelle
Je suis la peur du toréro
Jour de semaine ou bien dimanche
Tout frissonnant dans le dégel
Je suis au bord de la mer blanche
Dans la nuit blanche d'Arkangelsk
J'interpelle des marins ivres
Autant d'alcool que de sommeil
Cet éclat blême sur le givre
Est-ce la lune ou le soleil ?
Le jour pâle attriste les meubles
Et voilà c'est déjà demain
Le gel persiste aux yeux aveugles
De mon chien qui cherche ma main
Et toi tu dors dans le silence
Où sans moi tu sais recouvrer
Ce calme visage de l'enfance
Qui m'attendrit jusqu'à pleurer
Il est des nuits où je m'absente
 discrètement, secrètement
 Mon image seule est présente
 Elle a mon front, mes vêtements
 
 Vois ce sosie dans cette glace
 C'est mon double de cinéma 
 A ce reflet qui me remplace 
 Tu jurerais que je suis là
Cauchemar, ou rêve éveillé ? Il est six heures et je ne dors plus. Mon tic tac n'en fait qu'à sa tête,  et ses perturbations m'assassinent. L'amour s'égare ainsi. Ses coups de butoir à mon sommeil, à ma sérénité, ce sentiment de n'être là pour personne, transparent, ces heures qui marquent mon visage et mes pensées, l'absence de tes mains, et ce petit canapé comme une prison sans barreaux : c'est ça la vie ? Entre nous il y aura toujours ton indifférence. J'écris ces lignes pour les relire le jour où cette situation aura changé, pour ne pas oublier la douleur du fer chauffé à blanc qui me transperce aujourd'hui, au petit matin, en silence, et sans personne pour me taper sur l'épaule en me disant des mots doux. La seule petite voix qui me cause me dit que tu t'en fous. Alors arrête vieux marin du coeur, cesse tes angoisses puisqu'elle se moque de ta vie. La roue de secours est à plat. Change de véhicule, petit scarabée, même si c'est au détriment du code de la route des promiscuités. Switch off sa veilleuse et dort !
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1 commentaire:
La Gitane
J'avais encore les yeux grands ouverts cette nuit
Avec devant quelques images en filigrane
Dans le ventre un caillou sans vie et qui se fane
Attendant ton passage en serf assujetti
Et j'ai guetté prié moi le vieux mécréant
Afin d'apercevoir ton estampe diaphane
Tu es encore passée dans ce rayon gitane
Tournoyant sans égards pour les pauvres manants
Il m'en reste à présent une tâche incolore
Une image invisible en surexposition
Dialecte inaccessible de parfums inodores
J'en implore les dieux rendez-moi la vision
Si diable il vous en coûte punissez-moi alors
Qu'importe si je dois en payer le tribut
Et souffrir en esclave à ses genoux pendus
Après l'avoir connue peu m'importe la mort
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